Tailleur
de
pierre
depuis
15
ans,
Orvaltais
depuis
10,
Monsieur
BOISTEL
laisse
planer
sur
Ovault
un
air
médiéval
remontant
aux
bâtisseurs
de
cathédrales.
Comment
êtes-vous
devenu
tailleur
de
pierre
?
Accidentellement.
J
aurais
pu
me
réveiller,
il y
a
900
ans
aux
pieds
d’un
chantier,
mais
en
réalité
j'ai
rencontré
un
autre
tailleur.
Après
les
Beaux-arts
et
le
Centre
de
Formation
Professionnelle
d’Angers,
j'ai
été
embauché
sur
différents
chantiers
dont
ceux
de
la
Cathédrale
et
du
Château
de
Nantes,
l'Eglise
de
la
Limounière
(IXe,
XIV,
XIX),
le
porche
de
Vertou
(XVII)...
Pensez-vous
qu'il
faille
des
connaissances
spéciales
?
Les «
maçons
es
pierre''
comme
on
les
appelait
autrefois
ont
besoin
de
connaître
l'histoire
de
1'art,
l'architecture
et
les
sciences
de
la
pierre
dont
là
stéréotomie
ou
technique
relative
à la
taille
et
la
coupe.
Conseillerez
vous
ce
métier
à
des
jeunes
?
Pour
trouver
des
chantiers,
il
faut
prospecter.
Mais
il y
a
de
l'avenir
pour
les
jeunes.
Le
travail
et
l'argent
existent,
mais
la
formation
est
peu
connue.
Il
n'est
pas
plus
onéreux
et
(jus
long
de
confier
un
chantier
à un
tailleur
de
pierre
qu'a
un
corps
de
métier
''normalisé'.'
Actuellement
il
faut
se
diversifier.
Dans
mon
cas
j'ai
choisi
de
restaurer
des
monuments
mais
aussi
de
créer
des
meubles
(cheminées)
et
du
mobilier
urbain
(fontaines).
Comment
ce
métier
a-t-il
pu
parvenir
jusqu’à
nous
?
Tout
a
recommencé
après
l'an
mil.
fla
fin
du
monde
n'étant
pas
arrivée,
il a
fallu
reconstruire,
mais
le
savoir
s'était
perdu.
Seuls
les
moines
détenaient
ces
sciences.
Ils
ont
formé
des
tailleurs.
Revenus
des
croisades
possédant
de
nouvelles
techniques
issues
d
Orient,
les
tailleurs
ont
voulu
s'affranchir
et
pour
montrer
leur
détermination
se
sont
laissés
pousser
la
barbe
(alors
qu'être
imberbe
était
signe
d'abnégation).
Menacés
d'excommunier
par
le
Pape,
ils
ne
cédèrent
pas,
allant
jusqu'à
démolir
les
constructions
religieuses.
Ayant
gagné
ce
combat,
ils
n'eurent
plus
qu'un
maître
:
Dieu,
se
ployant
ainsi
au-dessus
de
l'Eglise
et
de
l’état
de
l'Etat.
S'organisant
en
loges
maçonniques,
ils
s'échangeaient
leur
savoir.
Cependant
vers
le
XVe
siècle,
il y
eu
quelques
flottements.
La
Révolution
vint
abolir
les
corporations,
toute-
fois
le
métier
survivait.
Les
techniques
n'ont
pas
changé,
quelques
unes
se
sont
perdues
au
fil
des
siècles.
Actuellement,
l'informatique
fait
son
entée
mais
cela
n'est
pas
souhaitable
car
si
la
modernisation
de
l'extraction
et
du
débitage
est
une
bonne
chose,
la
taille
doit
rester
du
dodine
de
l'homme,
sinon
celui-ci
ne
sera
plus
que
l'exécutant
d'une
machine
perdant
ainsi
toute
autonomie.
Actuellement,
il y
a
1800
ailleurs
(contre
400
000
en
1949)
dont
40%
n'ont
aucune
fixation.
C'est
dommage
car
voilà
un
métier
qui
a de
l'avenir
et
un
avenir
pour
les
jeunes.
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